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Communiqué de l'A.F.A.E.N.E.R. (Association française des Familles Adoptives d'Enfants Nés en Roumanie)le 15 mai 2006Objet : Initiative des 6 et 7 Mai 2006 prise par Madame Nicholson et Madame Gomes, députées européennes, et position de l'AFAENER sur l'adoption internationale
Les 6 et 7 mai 2006, Mme Nicholson, parlementaire européenne du Royaume-Uni, ancien
rapporteur pour l'élargissement de l'UE à la Roumanie et Mme Gomes, parlementaire
européenne du Portugal, se sont rendues en Roumanie afin de visiter plusieurs institutions
d'Etat pour enfants abandonnés (Bucarest et département de Dambovita). A la suite de cette visite, Mme Nicholson et Mme Gomes ont tenu une conférence de presse. Mme Nicholson s'est lancée dans un monologue, peu propice à l'échange de points de vue : elle a repris notamment son discours sur les bienfaits de la nouvelle loi. Pendant cette conférence de presse, un jeune homme de 17 ans présenté par les autorités roumaines a témoigné comme suit : " La nouvelle loi est parfaite pour les enfants et adolescents placés en institutions, et tous sont très heureux de leur situation ".
Les représentants présents des autorités romaines ont réservé un accueil " chaleureux " aux
deux parlementaires et ont ajouté leurs voix au concert de propos laudatifs au sujet du
système roumain de protection de l'enfance.
Pendant la visite des deux eurodéputés, la direction d'un établissement voisin de
l'institution visitée a pris contact avec les deux parlementaires et a tenté de les inviter
à prendre connaissance de la situation des bébés abandonnés dans les hôpitaux.
Des employés de cet établissement ont voulu intervenir lors de la conférence de presse : ils
ont tenté de poser des questions à Mme Nicholson. De retour à Bruxelles, Mme Gomes a repris sous forme d'un message à ses collègues parlementaires européens les arguments bien connus de Mme Nicholson (accusations de trafic international liée à l'adoption, postulat de l'excellence du système de protection de l'enfance en Roumanie) afin de les inciter à ne pas signer la déclaration n°23 du 03/04/2006 rédigée par les eurodéputés suivants : Mme Gibault, M Cavada, Mr. Tannock. Nous tenons à préciser ici que :
Le contexte de la visite de Mme Nicholson en Roumanie semble selon nous une réponse à l'audience du 25 avril 2006, et l'orchestration du témoignage " radieux " d'un jeune homme de 17 ans contre celui de la jeune fille de 16 ans, par nous mentionné, en est une autre.
Surtout, cette visite a lieu juste avant la parution du rapport de M Moscovici, actuel
rapporteur pour l'élargissement de l'UE à la Roumanie, et du débat qui aura lieu à ce
propos dans les instances de l'UE. Concernant les accusations antérieurement proférées de trafic d'enfants, Mme Nicholson est complaisamment reprise par Mme Gomes ; or, il n'existe aucune preuve à ces allégations :
Et pendant une demi décennie, Mme Nicholson a toujours répondu aux journalistes qui lui demandaient des preuves formelles (par exemple, à Mirel Bran, du journal " Le Monde ", et plus récemment, à un de ses confrères de la BBC) : " mais tout le monde en parle ! " Mme Nicholson dans ses nombreux discours, a sans cesse fait l'amalgame entre deux problèmes distincts : le trafic d'êtres humains en Europe et l'adoption internationale. Certes, le trafic d'êtres humains existe en Europe, et certes, il concerne aussi des mineurs (utilisation à des fins sexuelles), voire des jeunes enfants (mendicité). Mais ce trafic ignoble n'a jamais rien eu à voir avec l'adoption internationale, strictement encadrée par les Etats ! Concernant la transformation d'une brève visite ciblée en Roumanie en " évaluation du système de la protection de l'enfance ", il conviendrait que les deux eurodéputées s'interrogent sur la signification exacte du mot " évaluation " en ingénierie sociale... Elles se sont livrées en l'occurrence à une manipulation du discours qui nous est intolérable. Concernant l'intervention de Mme Gomes , nous nous étonnons de son intervention reprenant mot à mot le discours habituel de Mme Nicholson. Il ne nous apparaît pas évident, d'après son cursus diplomatique tel qu'officiellement publié, que Mme Gomes ait l'expérience des systèmes de protection de l'enfance dans les divers Etats où elle a oeuvré pour la défense des peuples des pays en voie de développement. Nous nous étonnons encore plus que, membre d'Amnesty International, elle puisse estimer qu'une visite dont l'organisation a été de toute évidence très bien gérée, accompagnée des autorités roumaines et d'une eurodéputée aux positions arrêtées depuis plusieurs années, permette de poser un jugement global sur un sujet aussi complexe que celui de l'enfance abandonnée, et tout cela en moins de 48 heures ! En effet, nous ne reconnaissons pas là ni l'action ni le professionnalisme d'Amnesty International, connue pour ses capacités à s'inscrire hors des logiques officielles. Nationale ou internationale, encadrée par de strictes procédures légales dans de nombreux pays, l'adoption n'a jamais été ce que prétendent Mme Nicholson et Mme Gomes.
L'adoption constitue une réponde affective, psychologique et sociale à l'abandon d'un enfant
: elle s'inscrit ainsi dans la protection et le soutien d'un système familial jusqu'à ce
que l'enfant puisse maîtriser son autonomie sociale, affective, et professionnelle. Nous nous situons à des années lumière de la conception méprisante de Mme Nicholson et de Mme Gomes, et de leurs déclarations diffamatoires qui nous éclaboussent tous ! Nous ajouterons que de nombreux parents adoptifs ont gardé des liens avec le pays d'origine de leurs enfants, en s'investissant en particulier dans des ONG de tailles diverses. Non, notre point de vue n'est pas celui d'égoïstes repliés sur le désir d'être parents ! Oui, nos enfants nous ont ouverts souvent à d'autres dimensions de l'humain ! Et peut-être sommes nous justement à notre manière, en train de jeter un pont entre les divers peuples d'Europe !
Ayant accompagné nos enfants adoptés , nous savons les marques que laissent sur eux le
passage en institution qu'ils ont vécu : la souffrance, la détresse, et souvent divers
handicaps physiques ou neuro-sensoriels plus ou moins réversibles.
Il est certain que la mise en oeuvre des ressources humaines, logistiques et financières
pour faire face à ces situations requièrent beaucoup d'efforts de la part de la Roumanie.
Nous avons le sentiment que sous l'impulsion de Mme Nicholson , les autorités roumaines
oeuvrent à rendre invisibles les enfants abandonnés comme on gomme un problème gênant :
retours brutaux aux familles biologiques, procédures interminables d'adoptabilité.
Nous attendons de nos institutions, de nos élus, qu'ils ne laissent pas des enfants
abandonnés croupir dans des conditions inacceptables au 21ème siècle dans tout pays. Les organismes suivants s'associent complètement au communiqué de l'AFAENER, dans l'intérêt supérieur des enfants :
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